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Alpine, sportivité pure au cœur de la manufacture

Préparer son avenir en prenant en compte les futures échéances écologiques inévitables tout en puisant dans son passé en veillant à préserver l’ADN de la marque. Telle est l’obsession des collaborateurs d’Alpine, label définitivement sportif. Nous avons eu l’occasion de visiter de ces installations en France. Explications…

De notre envoyé spécial à Dieppe, Jalil Bennani

Fondée en 1955 par Jean Rédélé et devenue célèbre durant les années 60 et 70 grâce aux exploits en compétition de sa Berlinette, la marque Alpine est en pleine renaissance. Après sa relance effective par Renault Group en 2012, la marque a eu droit à de gros investissements, tant en matière de R&D, qu’au niveau de ses infrastructures et plus particulièrement, son bastion historique, la manufacture de Dieppe.

Objectif : passer d’une marque à produit unique et de niche à celle d’un constructeur sportif proposant une gamme diversifiée. Outre le coupé A110 et ses différentes versions (A110, A110 GT, A110 S et A110 R), la gamme Alpine ou futur «dream garage» comme baptisée en interne, comprendra un crossover GT (en 2025), ainsi que qu’un petit modèle 100% électrique (en 2024), basé sur la plateforme CMF-BEV (comme la future Renault 5), en attendant le renouvellement de l’A110 (en 2026).

Une marque, plusieurs pôles

Label sportif de Renault Group, Alpine a construit sa stratégie sur trois piliers : une sportivité authentique, des sensations pures et de l’exclusivité. Pour tenir ses promesses, la marque à la chance de pouvoir s’appuyer sur des compétences en Formule 1, via son actuelle écurie. En effet et synergie oblige, les dirigeants et ingénieurs de la marque travaillent de concert entre le centre des Ulis (banlieue parisienne), celui de Viry Chatillon, l’usine de Dieppe et le bureau de R&D d’Enstone (Angleterre). Hormis ce dernier, nous avons visité les différentes infrastructures d’Alpine et pu découvrir tout le potentiel de cette marque.

E-ternité, 1ère Alpine 100% électrique

À commencer par son avenir électrique, anticipé à travers la A110 E-ternité, un concept, présenté au Mondial de l’automobile de Paris 2022 et doté de 12 modules de batteries qui alimentent un moteur dérivé de la Mégane E-Tech. Ce dernier développe une puissance de 178 kW, soit 242 ch pour un couple de 300 Nm et autorise des belles performances pour ce bolide de 1.378 kg (392 kg pour les batteries), soit le 0 à100 km/h en 4,5 secondes. L’autonomie, elle, est annoncée à environ 410 km et elle profite bien de tout le travail aérodynamique et d’allégement effectué ce concept.

Une R&D de pointe

Notre visite s’est poursuivie au centre de Viry Chatillon, une ruche scientifique et donc un lieu hautement sensible pour lequel caméras et téléphones ont été confisqués. L’occasion tout de même de constater de visu comment les ingénieurs travaillent et notamment sur les moteurs qui proviennent tout de même de Busan (Corée du Sud). À titre d’exemple et pour avoir une idée sur le degré de précision avec lequel les ingénieurs travaillent ici : tous les matériaux utilisés sont passés au peigne fin et certains sont scrutés par des microscopes à balayage électronique ! Cette ingénierie de pointe est doublée d’une dextérité sur le plan industriel comme nous avons le constater lors de notre passage dans l’usine de Dieppe. Un site historique qui s’appuie toujours sur le travail manuel, mais avec un haut niveau de qualité et de précision.

«Dans le monde de l’automobile, l’âme des marques vient de leurs racines. C’est pour cela que nous avons décidé de donner à cette usine le nom de son fondateur, Jean Rédélé. Un Dieppois, grand connaisseur et grand passionné. Dieppe était, est et sera encore, le cœur d’Alpine».

Luca de Meo, CEO de Renault Group
Dieppe, un fief historique modernisé

Construite en 1969, l’usine-mère d’Alpine porte a été renommée manufacture Alpine Dieppe Jean Rédélé en 2021 pour rendre hommage à son illustre fondateur. Outre des modèles de Renault Sport et notamment la Clio Sport (jusqu’à 200 unités par an), ce site assemble le modèle A110 dans ses différentes versions à une cadence moyenne de 18 unités par jour, soit 90 par semaine.

L’architecture des lignes de montage est en «U» sur ce site d’environ 76.000 m2 qui emploi 450 collaborateurs (dont 122 intérimaires) et réalise tous les process à l’exception de l’emboutissage et de la cataphorèse, cette dernière étant réalisée dans l’usine de Sandouville. La carrosserie des Alpine A110 étant composée à 99% en aluminium, tous ses panneaux sont assemblés en riveté-collé par des employés qui font du «popage» : ils mettent les rivets sur une «popeuse», soit une machine qui réalise le riveté-collé. Le montage des portes est l’étape finale dans l’assemblage des A110 qui présentent 30 couleurs au catalogue. Parmi elles, le «Bleu Alpine», couleur historique et très typée de la marque a constitué plus de 80% des ventes durant la première année et reste aujourd’hui la teinte la plus demandée devant d’autres, elles aussi très jolies comme le «Bleu Neptune» et l’«Orange Feu».

Qualité et flexibilité

Difficile d’évoquer la manufacture de Dieppe sans se rendre compte à l’évidence de l’état d’esprit de ses employés. Des collaborateurs compétents et dotés d’un savoir-faire unique, mais pas seulement, puisqu’ils sont avant toute chose des passionnés de leur marque. Ils sont la clé de la qualité des modèles d’Alpine qui subissent en bout de chaine un contrôle minutieux. Outre une inspection générale de la carrosserie et un test sur les différents équipements, chaque véhicule subit un essai dynamique via une mini-piste, ainsi qu’un parcours routier long de 7 km. Autre aspect de cette usine, sa grande flexibilité, avec notamment une capacité d’intégrer un 2ème véhicule sur ses lignes d’assemblage.

«L’histoire d’Alpine est légendaire ! Cet héritage unique se perpétue aujourd’hui au travers de la compétition et de sa mythique A110, et continuera demain avec des ambitions fortes pour la marque et ses produits. Ce futur s’écrit dès à présent à Dieppe, berceau historique de la marque, avec l’annonce de la production de son futur crossover GT à la Manufacture Alpine Dieppe Jean Rédélé»

Laurent Rossi, CEO d’Alpine

Ce pourrait être le cas en 2025 avec l’entrée en production du futur crossover GT, premier SUV d’Alpine. Plus qu’une simple échéance, ce sera un vrai défi, qui plus est double. En effet et outre l’ambition de produire des volumes supérieurs 4 à 5 fois que les quantités actuelles (2.659 A110 produites en 2021 et vendues dans le monde), la manufacture devra réussir un autre gros challenge, celui de la transition énergétique, puisque le crossover GT sera un modèle 100% électrifié. D’ici là, la marque au A fléché aura ajouté un nouveau marché d’export, en l’occurrence le Maroc où elle débarquera en mai 2023. Les passionnés d’Alpine, et ils sont bien nombreux dans nos contrées, n’auront d’autre choix que de patienter.

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