En horlogerie, le régime minceur n’est pas donné à tout le monde ! Seuls quelques maîtres horlogers ont su relever avec brio les défis techniques de la finesse que supposent une montre ultraplate avec à chaque fois, un nouveau record. Explications…
Loin de la seconde moitié du siècle dernier durant lequel les Omega De Ville, Baume et Mercier Baumatic et autres Longines Grande Classique, faisaient l’éloge de la finesse, quelques maîtres horlogers ont voulu aller encore plus loin sur ce terrain.
La chasse à l’épaisseur est devenue alors un véritable défi pour les artisans et les ingénieurs à travers lequel il leur a fallu, sans jeu de mots, faire montre de tout le savoir-faire de leurs maisons respectives. Plus précisément, trois grands labels se sont lancés dans cette compétition ayant pour but d’enfanter : «la montre la plus fine au monde».
Ces labels s’appellent Piaget, Bulgari et Richard Mille. Si ce dernier, n’a pris part à cette course à la finesse que récemment, Piaget a été le premier à dégainer son arme, bien avant que son concurrent direct en joaillerie de luxe ne suive le pas en 2012.
Piaget Altiplano
2 mm de haute précision
Depuis 1957, date de la sortie de la toute première Altiplano, Piaget fait figure de pionnier en la matière. Sobre et très classique, cette première mouture dotée du mouvement mécanique manuel extra-plat 9P, affiche 2 mm d’épaisseur ! Un record pour l’époque et un bijou qui fait sensation par sa finesse, sa légèreté et son raffinement.
Viendront ensuite d’autres mouvements (12P, 430P, 830P, 1200P,1208P…), pour un total de 17 calibres extra-plats. Au fil des ans et des modèles, la collection s’est développée… l’épaisseur aussi. Les récents modèles (depuis 2010) oscillent entre 2.35 et 5.25 mm, ce qui n’empêche pas leur finesse éclatante de beauté.
C’est particulièrement le cas de l’Altiplano Ultimate (4.3 mm d’épaisseur et mouvement 910P), dont le boitier en or blanc laisse entrevoir son mécanisme incrusté de rubis (photo).
Intemporelle et indémodable, la gamme Altiplano reste incontestablement la plus élégante des ultraplates.






Bulgari Octo Finissimo Ultra
Une sveltesse à 1.8 mm
Cela étant, le design est avant tout une affaire de goût et certains préféreront plutôt celui de la Bulgari Octo Finissimo Ultra. «Octo», car cette montre qui a été lancée en 2022 pour fêter les 10 ans de la gamme Octo, se présente dans un boitier à 8 facettes.
C’est surtout un garde-temps ultra-fin avec une épaisseur de seulement 1.8 mm, principalement celle du mouvement (1.5 mm) ! Aussi fine qu’une petite pièce de monnaie, l’Octo Finissimo Ultra subjugue autant par sa finesse que par son aspect.
On remarque un agencement original des aiguilles, un tourbillon chronographe squelette, un remontoir manuel ultra compact, un calendrier perpétuel, quelques rubis incrusté ici et là, puis du titane qui se prolonge sur tout le bracelet.
Battre le record de «platitude» en réalisant un garde-temps de toute beauté avec à la clé pas moins de 8 brevets déposés, tel a été le pari audacieux et gagnant de Bulgari qui a décidé de produire cette masterpiece en 200 exemplaires seulement.
Richard Mille RM UP-01 Ferrari
Garde-temps des records
Après plus de six décennies, ce duel de la finesse a vu s’inviter une troisième manufacture : Richard Mille. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cet horloger qui a boosté sa réputation aux poignets de grands sportifs tels que Usain Bolt et Rafael Nadal, n’y est pas allé avec le dos de la cuillère.
Et pour cause. La RM UP-01 Ferrari, sa création conçue en partenariat avec la marque au cheval cabré est ni plus, ni moins, un ovni de l’horlogerie, mais aussi une prouesse technique, ayant nécessité plus de 6.000 heures de travail pour aboutir à une «épaisseur» (et le mot passe difficilement) de 1.75 mm !
Un nouveau record pour ce garde-temps qualifié d’«ovni», car débordant d’originalité et ne ressemblant à aucun autre. D’une forme atypique, cette montre est en fait assez large afin de disposer le mécanisme tout en assurant la rigidité du boitier, le nerf de la guerre dans le domaine de l’utlraplat.



Bref, une apparence qui en fait un objet immédiatement reconnaissable par les connaisseurs qui peuvent aussi être exigeants, tant en matière de résistance dynamique qu’en autonomie de marche, puisque cette montre résiste à des accélérations de plus de 5G et affiche 45 heures de réserve de marche.
Par ailleurs, sa prouesse technique s’illustre dans sa finesse, mais pas seulement. Il est aussi question d’un poids plume, avec seulement 30 grammes sur la balance… bracelet inclus !
Produite en édition limitée à 150 exemplaires, cette montre n’aura finalement de lourd que la facture à payer, soit 2 millions d’euros ! Avec un tel objet au poignet, le temps devient alors très précieux, dans tous les sens du terme.